Atemi Waza en Aïkido
Avertissement : cet article est juste à titre d’information, il n’est en aucun cas un enseignement. N’oubliez pas que l’Aïkido comporte des risques et qu’il ne doit être pratiqué que sous la conduite d’un enseignant habilité.
Un atemi (当て身) est dans les budō (arts martiaux japonais) un coup porté sans arme à une partie vitale. Il s’agit de coups portés avec le poing, le pied, ou encore avec le tranchant de la main. Le terme Atemi Waza désigne les techniques d’atemi.
Dans la vision mystique médiévale, les atemi permettaient de perturber le ki (l’énergie vitale) de l’adversaire, comme une sorte d’acuponcture à but martial. Les atemi sont souvent accompagnés d’un kiai, un cri correspondant à une extension du ki de la personne qui frappe. – Wikipédia
L’utilisation d’Atemi Waza dans les techniques Aïkido n’est pas bien expliquée et est même la source de beaucoup d’informations contradictoires.
Saotome Sensei a dit très clairement que O Sensei a enseigné qu’atemi dans l’aïkido était au cœur de la pratique.
Pourtant, il y a des enseignants qui disent qu’il n’y a pas d’atemi en aïkido.
Certains autres estiment que des intentions pacifiques, non-violence de l’Aïkido seraient compromises si atemi était utilisé.
Ceux qui ont travaillé à préserver l’intégrité de l’art martial savent par expérience que certaines techniques sont tout à fait impossibles sans l’introduction d’un ou plusieurs atemis notamment afin de monopoliser l’attention d’uke et l’empêcher de ré-attaquer de la partie libre de son corps.
En effet, à moins d’être très passif ou complaisant, uke possède deux bras et bien souvent le deuxième membre est libre d’attaquer tori. Atemi est alors là pour obliger uke à se défendre et l’accaparer dans une situation où une nouvelle attaque (ou contre attaque) est impossible…
Différents atemis peuvent être portés avant ou durant la technique, au visage, dans les côtes, au genou… d’uke par un coup de poing, un coup de coude, un coup de genou, un coup de pied…
Cet extrait d’article publié dans http://fr.aikidojournal.net/archive/2007/2/editorial/ révèle l’importance d’atemi dans les techniques aïkido et ce qu’est un atemi :
…C’est pour Aikidojournal un grand plaisir que de pouvoir présenter à ses lecteurs le long entretien que Pierre Chassang, un des pionniers de l’aïkido français et un des fondateurs de la Fédération Internationale d’Aïkido, nous a fait l’honneur de nous accorder. Les pratiquants y trouveront, outre des informations sur les débuts de la discipline en France, moult matière à réflexion.
En particulier sur un point sur lequel converge beaucoup des discussions portant sur la question «l’aïkido est-il un art martial / un budo» (encore faudrait-il s’entendre par ce qu’on appelle art martial…) : la place (ou l’absence) de l’atémi en aïkido. Pour Pierre Chassang, la réponse est claire. Se référant à Me Tadashi Abe il déclare: «Quand on me dit qu’en aïkido il n’y a pas d’atémi, je trouve ça très curieux, parce qu’avec lui, on avait ses poings sous les yeux, et après il passait le mouvement. Il y avait d’abord l’atémi. Il y a beaucoup d’atémi en aïkido.» C’est dans le même sens que va le DR John H. Riggs dans son texte sur points de pression et atémis. Les photos de O Sensei qui illustrent cet article, dont certains datent de sa période soi-disant pacifiste d’après guerre, sont un élément important de ce dossier. Incidemment, pour ce qui est du pacifisme de O Sensei, nous ne résisterons pas à la tentation de citer son fils, le deuxième Doshu qui, avec Toïchi Tohei, a dirigé l’aïkido « moderne » sur des voies plus en accord avec l’esprit du temps. Interrogé sur ce qui avait conduit son père au pacifisme, il eut du mal à comprendre la question, puis répondit : « Quoi ? Mon père n’a jamais été pacifiste. Il était au-delà de tout ça, du bien et du mal, de ce genre de chose. » Puis, après un moment de réflexion, il ajouta : «Ce que nous faisons c’est un art martial. Il arrive que des gens soient blessés. Si vous voulez faire quelque chose où il n’y a pas de risque de se faire mal, vous devriez faire de l’ikebana ou du shogi [espèce de jeu d’échec]. » (D’après Ellis Amdur)
Dans son livre « Le Fondateur de l’Aïkido, Morihei Ueshiba », Kisshomaru Ueshiba écrit : « Ses élèves l’attaquent de toutes leurs forces et ils tombent sous une averse d’atémis contre leurs points vitaux. (…) Il disait : « Ma technique est 70 pour cent atemi et 30 pour cent nage ». Gozo Shioda dans son « Total Aikido » rapporte cela d’une manière un peu différente : « Le fondateur Ueshiba Sensei disait : ‘Dans un combat réel, les atémis comptent pour 70 pour cent et la technique pour 30 pour cent’ ». Mais le sens est le même.
Mais un atemi ce n’est pas seulement un coup frappé. Pour George Ledyard, un élève de Saotome Sensei, « Cela peu être un kiaï, cela peut-être une décharge d’énergie, tout ce qui peut capter et détourner l’attention de l’attaquant. Mon amie, Joanne Veneziano Sensei, faisait la bise à son uke pendant irimi nage… c’était amusant de voir un gars costaud perdre toute contenance et s’effondrer quand cela arrivait. Saotome nous a raconté une autre histoire : O Sensei voulait faire nikkyo sur un de ses élèves, un type qui faisait dix mille suburi chaque jour et qui avait les poignets gros comme des chevilles. Au début il n’a pas réagi et O Sensei a souri et lui a mordu le petit doigt, ce qui complètement dérangé l’énergie du gars et O Sensei l’a fait tomber. » Un linge blanc jeté à la face de l’attaquant, ou une grimace peut faire l’affaire. Au Hombu Dojo de Tokyo Watanabe Sensei est réputé pour sa prendre ses uke à contre-pied et les forcer à la chute sans même les toucher…
Voici une série de vidéos qui montrent divers atemi waza en fonction d’attaque ou saisie :
Atemi pour une saisie des poignets avec les deux mains (ryote dori):
Atemi pour un coup de poing direct (tsuki):
Atemi pour une frappe au-dessus de la tête (shomen uchi) :
Atemi pour un coup de poing circulaire (crochet) :
Atemi pour une saisie d’un poignet avec une main (Katate dori):
Atemi pour une saisie d’un poignet avec les deux mains (Katate ryote dori) :
Atemi pour une étreinte du corps y compris les 2 bras par derrière :
Atemi pour un étranglement en face :
Atemi pour une saisie d’un revers (mune dori) :
Atemi pour une saisie des deux poignets par derrière (ushiro ryote dori) :