Les couleurs du Hakama

Sasaki Saburo et Nakayama Hakudo
Démonstration de Kendo (vers 1940).
La structure du hakama indique l’appartenance à une caste (Dojo ou temple), de la même manière, quoique plus subtilement, que le tartan des clans écossais.

Hakama écossais

Rayures d’un hakama classique de ïaido
Le hakama fluide et ample, utilisé dans la pratique des arts martiaux traditionnels tels que l’aïkido, le kendo, le naginata, le kyudo et le iaido, permet de donner à celui qui le porte une image qui dépasse le dessein vestimentaire.
Variation sur la couleur entre héritage traditionnel et adaptation opportuniste

‘zodiac japonais’ Samouraï portant les 7 armes et accompagné de son chien. Le Hakama est serré sur la jambe.
Après la fin de la seconde guerre mondiale, l’économie du japon décline entraînant une autre raison à la diversité des couleurs de hakamas taillés dans des toiles recyclées et teintes artisanalement de sorte que le bigarré du tissu ressortait rapidement à l’usure. Mitsugi Saotome Sensei (1937-) mentionne également, dans son livre « Principes de l’Aïkido », que le Hombu dojo était un endroit pittoresque quand s’y entraînaient des hakamas de toutes les couleurs.
La difficulté des temps d’après-guerre aura contribué à ce que les élèves récemment arrivés dans le dojo aient le choix de pratiquer sans hakama jusqu’à ce qu’ils puissent subvenir à son acquisition. Un autre reflet de cette situation conduit au dogme majoritairement retenu dans les dojos occidentaux qui consacre un niveau d’initiation du pratiquant en lui accordant le droit au port du hakama.
Un code de couleur du hakama selon la discipline s’est cependant installé dans l’ensemble des dojos, en occident comme au japon, rassemblant la majorité des pratiquants. Ainsi, en Aïkido, le hakama est uni, noir ou indigo, parfois bleu électrique pour les hakama en coton. Le noir est aussi préféré en naginata et en kyudo (où les beige, vert et autres gris se rencontrent parfois). En Kendo, les couleurs préférentielles du hakama sont l’indigo et plus rarement le noir. En iaïdo, le hakama blanc, ou rayé peut également être utilisé en fonction des écoles. La couleur grise est réservée au sensei.
Singularité : le hakama blanc ?

Nakayama Hakudo fondateur du iaido Muso
Shinden-ryu.
Bien dans son corps, bien dans sa tête
Le port du Hakama est un catalyseur de la pratique de l’art martial. S’en revêtir, nouer les sangles soigneusement aident à entrer en concentration; de même, s’en dévêtir et le mettre dans ses plis est un temps important de consolidation. La couleur est un des codes liés au hakama et véhicule sa part de complexité en message non verbal et en langage budo.
Source : Extrait du Journal de l’ARA n°9