Bokken


Au Japon, le terme le plus usuel pour désigner un sabre de bois est bokuto tandis que le mot bokken (composé de 2 mots « bo » : bois et « ken » : sabre) est un synonyme plus rare. Pourtant c’est ce dernier terme qui est le plus utilisé hors du Japon.

Différentes formes du bokken

Différentes formes du bokken

Un peu d’histoire du bokken

Les bokkens sont utilisés très tôt dès au début du 14è siècle par les guerriers japonais. C’est au cours de l’époque Muromachi (1336 -1600) que l’utilisation du bokken s’est répandue. De 1603 à 1868, c’est l’époque Edo où le Japon connait une période de paix sans précédent et les combats sur les champs de batailles ont cédé la place aux duels. Le développement des duels, le prix économique et la solidité d’un bokken ainsi que son utilisation beaucoup moins dangereux qu’un katana, ce sont les raisons qui ont permis au bokken de prendre toute sa place. Presque tous les ryu (écoles) de sabre ont inclus la pratique du bokken dans leurs cours.

En 1867, l’introduction des armes à feu a fait baisser considérablement le nombre de disciples de l’art du sabre. Les soldats japonais ont toutefois continués à porter le sabre jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale.

Au début du 20ème siècle la grande majorité des bokkens étaient fabriqués pour les différentes branches de l’armée japonaise. En raison de l’interdiction généralisée du port ou de la possession d’un sabre, le bokken est ainsi beaucoup demandé pour remplacer le sabre.

Enfin, après la seconde guerre mondiale, avec l’interdiction des arts martiaux lors de l’occupation américaine, l’art du sabre a subit un dernier coup dur. En plus les japonais, complètement traumatisés par la guerre, se sont détournés massivement des arts martiaux. Ce lourd abandon a failli provoquer la disparition des maîtres forgerons tout comme les artisans menuisiers fabricant de bokken.

Aujourd’hui, les arts martiaux sont à nouveau populaires au Japon comme à l’étranger. Le nombre de pratiquants hors Japon ne cesse d’augmenter chaque année et la fabrication de sabres comme celle de bokken suit aussi cet accroissement.

Il est à noter que l’acquisition d’un bokken (ou d’un sabre) japonais est non seulement un gage de qualité mais aussi une forme de reconnaissance envers ces artisans qui ont su, à travers les siècles, maintenir tant bien que mal un certain nombre de traditions séculaires qu’aucun d’entre nous ne souhaiterait voir disparaitre.

Fabrication du bokken

La plupart des bokkens sont fabriqués en Chine populaire, à Taïwan ou au Japon. Les premiers représentent la majorités des bokkens vendus comme jouets ou comme souvenirs, tandis que les bokkens taïwanais ou japonais sont plutôt destinés à la pratique des arts martiaux.

Parmi les bokkens de fabrication japonaise, 90% sont issus de l’île de Kyushu, en particulier de la ville de Miyakonojo.

Il y a différents types de bois utilisés dans la fabrications japonaise du bokken : Ichigashi (akagashi : chêne rouge bon marché), Hon Akagashi (« vrai » chêne rouge), Shirakashi (chêne blanc), Isu no ki (bois de chaise), Kiri ou « Paulownia », Buna (Hêtre crénelé du Japon), Tetsuboku (bois de fer), Sunuke (littéralement « sans cœur »), Tsubaki (Camélia), Biwa (Neflier du Japon) et Kokutan (ébène).

D’après wikipedia, dans la fabrication d’un bokken, le tronc est d’abord coupé en tranches longitudinales, puis mis à sécher à l’air libre pendant un an. Certains fabricants emploient des procédés de séchage mécaniques, qui raccourcissent ce délai à quinze jours, au prix d’une plus grande rétraction des fibres du bois, produisant des bokkens plus sensibles à l’humidité et plus cassants. Un patron permet ensuite de découper mécaniquement la silhouette du bokken dans la tranche de bois, de tailler la pointe et le tranchant (ha). Une fois la forme dégrossie, le bokken est taillé à la main par rabotage successif à l’aide d’une vingtaine de modèles de rabots d’angle et de courbure différents. La finition se fait au papier de verre fin.

Les différences entre fabricants se jouent d’abord au niveau de la qualité du bois employé, puis dans le type du cintre des bokkens produits, qui diffèrent par l’amplitude de leur courbure et la position du foyer de la courbure (sori, proche de la poignée, au milieu ou proche de la pointe).

En fonction du type de bois, le poids d’un bokken peut varier de 400 à 950 grammes.

Choix d’un bokken

En tant qu’arme d’entraînement, le type de qualité attendue d’un bokken dépend du type de travail recherché.

Dans le cadre d’un travail de katas seuls ou de travail de coupe, il s’agit de se rapprocher des sensations du sabre. Le bokken employé doit alors avoir un équilibre et un cintre proches de ceux d’un katana. Pour le renforcement musculaire, il existe des bokkens (suburito, « sabres pour la coupe ») à la lame épaissie, reproduisant le poids (mais plus l’équilibre) d’un sabre.

Dans le cadre d’un travail à deux partenaires armés (chacun d’un bokken, ou d’un jo dans le cas du jodo), la résistance aux chocs devient un paramètre important. Le bois du bokken doit se tasser face à un impact, sans produire d’échardes ou d’angles vifs risquant de blesser les deux protagonistes. Pour ce faire, les bokkens de qualité sont taillés dans la longueur du tronc, afin que les fibres aillent d’un bout à l’autre du bokken.

La partie du bokken représentant la lame (dite ha) est taillée en fonction de l’usage qui doit en être fait. Dans le cas des arts reposant sur la confrontation armée, la lame est lisse, se terminant en angle aigu, afin de reproduire le même type de contact et de sifflement que les lames en acier des sabres. Dans le cas de l’aïkido, où un des partenaires peut être à mains nues, la lame est arrondie et la pointe aplatie afin de limiter les risques de blessure et de garantir une meilleure résistance aux chocs.

De même, la position du foyer de courbure, qui détermine le centre de gravité de l’arme, est choisi en fonction d’un arbitrage entre maniabilité et puissance de l’arme. (Source : wikipedia)

Travail au bokken

En aikido, le bokken est utilisé comme un outil pédagogique pour travailler le placement et le mouvement des mains et du corps. Le pratiquant travaille avec un bokken sans tsuba (garde).

Il existe plusieurs modes de travail :

  • Kendori : uke engage une attaque avec le bokken, et tori exécute une technique à mains nues; on peut retrouver dans cette pratique, toutes les techniques à mains nues de l’Aikido.
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  • Suburi : mouvements de base, pratiqués seuls, qui permettent l’entrainement aux techniques de coupe et de déplacement, utilisés également pour l’échauffement.
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  • Awase : travail d’harmonisation entre uke et tori, représentant des situations d’affrontement, plus ou moins codifiées, mais l’attaque menée par uke n’est pas nécessairement définie. L’étude peut se faire Ken tai Ken (Bokken contre Bokken) ou Ken tai Jo (Bokken contre Jo).
  • A partir de 40è secondes :

     

  • Kumitachi : ce sont des katas (situation où les techniques utilisées par uke et tori sont codifiées), représentant des situations de combat, Bokken contre Bokken.
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    Voici les vidéos sur les katas tout seul, je les trouve joliment exécutés :

     

 

 

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