L’Aïkido et la vie professionnelle


Cet article est un peu spécial parce que ce sera sous forme d’une interview de M. Didier Pénissard – formateur, conférencier très apprécié en développement personnel et professeur d’Aïkido expérimenté, 5è Dan.

Je vous invite vivement à l’écouter ou la lire entièrement car elle contient beaucoup de conseils et d’analyses intéressantes sur la pratique de l’Aïkido.

Voici l’interview :

Didier Pénissard

M. Didier Pénissard

 


Cliquez ici pour télécharger l’interview en format MP3

 

 

Vous pouvez visiter le blog de M. Didier Pénissard à cette adresse : www.developpement-personnel-club.com

 

Transcription en texte :

Bonjour! C’est Emilie de «infoaikido.com», bienvenue à cette interview dans laquelle le sujet de discussion ce sera l’aïkido et la vie professionnelle. J’ai le grand plaisir de vous présenter M. Didier Pénissard.

Bonjour M. Didier Pénissard…

Bonjour à vous et à vos auditeurs et à vos lecteurs de votre Blog!

 

Pour commencer, je tiens à vous dire un grand merci d’avoir accepté et accordé votre temps précieux pour cette interview.

Je vous en prie, tout le plaisir est pour moi.

 

Je pense que beaucoup de personnes vous connaissent déjà mais pour celles ou ceux qui vous ne connaissent pas encore, est-ce que vous pouvez vous présenter rapidement qui vous êtes, quel est votre métier, quelles sont vos passions…?

D’accord ! Bon, déjà le point de liaison entre votre blog et puis moi, il y en a déjà un qui est très fort, c’est que vous ça s’appelle «infoaikido.com» et moi, je fais de l’aïkido depuis très longtemps.

Je suis pratiquant avant tout, et aussi professeur d’aïkido diplômé d’état depuis 1997. Je pratique l’aïkido depuis l’âge de 12 ans et j’ai 45 ans, donc voyez à peu près le parcours. J’ai reçu mon grade de 5ème Dan il y a quelques semaines.

Mon métier n’est pas d’être dans l’enseignement de l’aïkido même si je suis professeur diplômé d’état, même si j’enseigne de manière à l’équivalent de ce que font les professionnels dans cette discipline. J’ai un club et que j’anime et puis donc, mon véritable métier, ma véritable profession c’est de m’occuper du secteur de l’épanouissement personnel, du développement personnel en général, des techniques orientées sur l’efficacité personnelle, l’amélioration de soi, la mobilisation potentielle de nos ressources.

 

J’ai visité aussi votre blog «www.developpement-personnel-club.com». Vraiment c’est très intéressant !

Merci ! Ce blog existe depuis 2005 en fait. J’étais parmi les premiers à créer les blogs.

Au départ lorsque j’ai créé ce blog en 2005, c’était encore un peu «la dictature des sites Internet». Je dis ça au sens positif. Beaucoup des gens misaient sur les sites Internet et en fait, les blogs n’étaient pas très bien vus. Ils se sont vraiment démocratisés en 2007 à peu près. C’était surtout pour les jeunes qui mettaient un petit peu leurs activités.

Ce n’était pas très bien vu au départ d’avoir un blog et puis aujourd’hui je me suis aperçu finalement que c’est professionnalisé d’abord. Beaucoup de petits blogs ont été abandonnés et puis ça c’est devenu maintenant des blogs essentiellement sur des thèmes bien précis d’expert, et moi comme j’avais pris un peu d’avance là dedans, donc ça m’a permis de m’aider.

Oui ! là c’est sûr parce que maintenant je trouve qu’un blog est beaucoup plus intéressant qu’un site statique.

Oui, oui. Les gens adorent quand ça bouge.

Et puis on peut interagir avec nos lecteurs.

Oui, tout à fait. C’est un des gros points, effectivement.

 

Mais qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’aïkido ?

Quand j’étais très jeune à l’âge de 12 ans ou 12 ans et demi, j’ai vu une affiche un jour, à l’époque l’aïkido en 1978 et 1979 n’était absolument pas connu, même encore aujourd’hui, on ne peut pas dire que l’aïkido est très très connu, c’est encore une discipline peu développée.

Et en fait, c’est l’affiche qui m’avait plu parce que la tenue m’avait trouvé. C’est un dessin qui a représenté 2 aïkidokas, j’ai trouvé toute de suite la tenue – le Hakama particulièrement esthétique. J’avoue sincèrement que c’était ce qui m’avait impressionné et j’avais dit : « Tiens ! J’aimerais bien porter une tenue comme ça ». Comme quoi ces choses sont un peu bizarres et lorsque j’ai vu pour la première fois c’est quoi l’aïkido, je me suis intéressé à ça.

Ce qui m’a le plus impressionné, c’est plutôt l’attitude de mon professeur. C’est-à-dire au delà de la discipline, quand on débute et on ne comprend pas grande chose dans l’aïkido, c’est déjà un art martial assez complexe. Donc c’est l’attitude personnelle de mon professeur, un homme qui possède une grande influence à la fois sur ses élèves, sur son environnement. Il était particulièrement impressionnant lorsqu’on le voyait. Non pas qu’il imposait au sens d’imposer quelque chose, mais il avait une influence assez douce, assez calme. Déjà ça m’a donné vraiment envie de connaitre un peu plus cette discipline parce que j’ai associé le fait de développer l’influence personnelle, influencer au sens de calmer une situation ou d’éviter par exemple un conflit et de se faire respecter. Je me laisse associé au fait que c’était la pratique de l’aïkido qu’il va sans doute jouer ce rôle.

 

D’accord. Qui est votre professeur d’aïkido si ce n’est pas indiscret ?

Non, non ! il y a aucune indiscrétion, au contraire je pense qu’il sera même très heureux qu’on le nomme, puisque quand même quand on progresse en aïkido, les professeurs sont toujours heureux que leurs élèves progressent. C’est Jean-Luc Subileau qui est à Niort et qui a enseigné de nombreuses années et qui enseigne toujours, même si en ce moment il est entrain de passer progressivement la main à un de ses élèves mais il enseigne toujours et beaucoup en Allemagne. Donc, dans la région Poitou-Charentes, il est connu et il est encore le directeur technique régional au jour d’aujourd’hui. Il est 6ème Dan, diplômé d’état, 2ème degré.

 

Et le développement personnel, comment il est devenu votre passion et votre métier ?

Alors avant d’être un métier, ça devait être d’abord effectivement une passion mais je dirais plutôt un besoin. Dans l’ordre c’est d’abord un besoin.

Quand j’étais jeune, j’avais des gros problèmes de mémoire extrêmement sérieux même. Je travaillais 5 et 6 fois plus que mes camarades de classe pour obtenir le même résultat et pour mémoriser les cours et les leçons que j’apprenais. Et puis je m’exprimais pas très bien. Ce n’est pas que j’ai manqué de confiance en moi, pas du tout. J’étais quelqu’un d’assez confiant mais j’avais des problèmes pour coordonner mes pensées pour parler. C’était pas toujours très cohérent ce que je disais.

J’étais toujours assez étonné et passionné par des grands orateurs, même à cet âge là. Je disais mais comment ils font ces gens là pour s’exprimer avec autant d’aisance, de facilité et de charisme.

Oui c’est vrai ! c’est tout un art.

C’est plus qu’un art, avant tout c’est une technique. Il ne faut pas non plus l’idéaliser trop. Quand on sait comment s’y prendre, on s’aperçoit ce n’est pas si difficile que ça. Dans ma jeunesse, quand mes parents et ma grand mère me donnaient l’argent de poche, une grande partie de cet argent n’allait pas dans les bonbons ou dans les plaisirs immédiats de ce qu’on peut avoir à cet âge là, mais au contraire j’ai acheté des livres, des livres de développement personnel.

A l’époque on ne disait pas développement personnel mais on disait «d’efficacité». Alors est-ce que je comprenais vraiment beaucoup des choses, sans doute que pas mal d’éléments qui me paraissaient assez superflus ou en tout cas trop techniques mais il y avait des choses que je retenais.

C’est vrai que très vite j’ai compris que ce n’est pas que j’avais une mauvaise mémoire. C’est en fait que je ne l’utilisais pas convenablement, je ne savais pas du tout comment utiliser ma mémoire et c’est un peu comme une sorte de mode d’emploi. Vous avez des gens qui tombent du premier coup comme il faut pour bien structurer sa pensée et ce qu’on les apprend et bien l’intégrer dans nos neurones et puis quand on ne sait pas le faire, on peut essayer de faire tous les efforts qu’ils soient pour apprendre et on ne retient pas grande chose.

Donc j’ai cherché dans ces livres comment le faire et progressivement j’ai vu mes résultats de mémorisation s’améliorer. Je faisais même des tests d’hyper-mémoire qui étaient souvent reconnus comme assez exceptionnels, et mes notes se sont améliorées et puis ensuite j’ai eu effectivement une très bonne mémoire. J’ai continué à m’intéresser au domaine de la communication efficace, d’apprendre à parler et s’exprimer en public alors que je vous dis au départ que c’était mon gros problème et la preuve que ça a marché parce que je suis devenu conférencier.

D’accord ! là je vois bien que vous avez obtenu un excellent résultat. Vous vous exprimez très bien.

Voilà ! Donc la conférence et puis aussi au niveau de la mémoire, j’enseigne des techniques pour renforcer sa concentration mentale et bien évidemment sa mémoire et ça marche, on obtient d’excellents résultats.

Donc c’était devenu effectivement une passion. J’ai beaucoup étudié. J’ai eu comme mentor dans les années 90 Christian Godefroy qui aujourd’hui officie toujours ainsi sur Internet aussi. Il avait une édition très importante avec beaucoup d’ouvrages de développement personnel et comme ça, ma bibliothèque s’est enrichie, mes contacts aussi, mes conférences que j’assistais, je n’en loupais pas quand je pouvais les faire. Bref, je me suis formé de tout seul et un jour j’en ai fait mon métier.

Vous avez fait un parcours extraordinaire.

C’est surtout un travail d’autodidacte c’est-à-dire je me suis formé moi-même, d’abord sur moi et puis ensuite j’ai formé les autres.

D’accord ! Oui, quand on a une bonne mémoire, c’est vraiment un grand atout pour tout apprendre efficacement.

Oui, c’est la clef à tout, parce que quand le matin vous allez dans votre salle de bain pour faire votre toilette, vous vous souvenez des choses qui sont absolument indispensables genre, où est le savon ? où est votre brosse à dents, où sont vos chaussures quand vous allez vous chausser, etc… On n’imagine pas mais en fait, la mémoire est un outil qui était utilisé en permanence, c’est-à-dire non pas même 12 h / 24 mais 24 h/24. Vos rêves se souviennent d’expériences passées. Vous les revivez par exemple dans vos expériences de rêve.

Oui, sans mémoire, on ne peut rien faire.

Si on n’avait plus de mémoire, on ne saurait même plus où se trouvent ses clefs, où se trouve le minimum vital de ce qu’on peut faire dans une journée, on serait incapable. Tous les jours vous seriez obligé de réapprendre votre métier, de réapprendre à écrire, etc.

Quand les gens me disent par exemple « j’ai une mauvaise mémoire », en réalité, ils ont une excellente mémoire déjà. Voyez tout ce que vous pouvez vous souvenir chaque jour, c’est considérable, c’est énorme ! Tous les jours ce que vous faites, vous agissez, vous pensez, vous parlez, vous développez des projets etc.

Bref, vous faites pleines de choses, c’est grâce à quoi ? D’abord et avant tout, c’est grâce à votre mémoire parce que vous faites un rappel permanent de ce qui s’est produit hier, avant-hier, 6 mois, un an, 2 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans et depuis le premier jour de votre vie, et cet assemblage permanent d’éléments mémorisés qui finissent par vous permettre d’évoluer et d’agir dans votre vie tous les jours. Donc en fait, les gens ne se rendent absolument pas compte qu’ils possèdent déjà une hyper mémoire. Souvent, ils se plaignent, c’est souvent sur la mémoire immédiate, de petites choses : «Eh ben tiens ! j’ai posé ça et je m’en souviens plus c’était il y a 10 minutes ». C’est plutôt des choses comme ça ou ce sont des gens qui veulent étudier et améliorer leur mémorisation. Mais oui, vous avez raison. Sans doute la fonction mentale la première la plus importante, c’est la mémoire.

 

Je pense qu’il y a une relation mutuelle entre ces 2 activités, l’aïkido et le développement personnel. Donc comment avez-vous utilisé vos connaissances, vos compétences, vos expériences acquises en aïkido à vos formations et vos séminaires en développent personnel ?

Bon, j’ai essayé d’abord dans un premier temps de ne pas mélanger le processus. D’une certaine manière j’ai fait en sorte de ne pas les associer, en réalité je me suis trompé mais favorablement parce que la discipline de l’aïkido – l’art martial – c’est déjà une grande voix d’épanouissement personnel. Prenons un exemple, déjà quand on nous enseigne l’aïkido, on nous apprend des éléments comme le contrôle de soi, le contrôle de ses gestes et ses mouvements mais aussi le contrôle sur uke, sur le pratiquant avec qui on travaille de ne pas le blesser. Donc c’est d’apprendre de respecter l’autre.

L’aïkido c’est une forme de communication qui est profonde, c’est-à-dire que non seulement on n’utilise pas les mots entre 2 pratiquants, normalement on doit le pratiquer dans le silence, c’est la base de l’aïkido mais quand on est en contact par exemple le kamae où on a un contact de main à main. Ce n’est pas uniquement qu’un contact de main à main comme on serre la main mais on sent ce qui se passe chez l’autre. En tout cas, on essaie de le ressentir. On perçoit par exemple si sa hanche bouge, si son intention est de nous attaquer, de nous presser ou au contraire de se retirer.

Donc c’est une forme de développement personnel en ce sens que l’aïkido est une forme de communication interpersonnelle et qui va en profondeur avec l’autre. Ensuite, quand on a la dimension d’irimi (entrer), moi je dis que la révolution de l’aïkido (enfin ce que le maître Ueshiba a créé) la plus révolutionnaire c’est la notion d’irimi pour moi. C’est-à-dire qu’une personne qui vous agresse ou vous attaque ou joue le rôle de l’attaquant sur le tatami, la révolution c’est d’entrer dans son attaque. Qu’est ce qu’on fait majoritairement ? On se sauve, quand on a quelqu’un qui nous agresse, on se protège, on se recroqueville…

On sort de la ligne d’attaque.

Oui, mais ce n’est pas naturelle, cette sortie de la ligne d’attaque. Beaucoup de gens reculent. Regardez comment les gens font si vous les agressez ou si vous faites semblant de les attaquer. Leur première démarche est de reculer et de mettre les mains pour se protéger et de bloquer.

L’aïkido c’est l’inverse, c’est qu’on entre, et ça je l’ai toujours dit que c’était révolutionnaire. Alors ça c’est une grande école de la confiance en soi. Parce que finalement l’irimi, si on l’applique à la vie quotidienne, quand on a un problème, un conflit ou une difficulté ou on rencontre un obstacle dans la vie, souvent notre propre démarche est de fuir, on ne veut pas voir la vérité en face. La peur fait qu’on ne veut pas la voir et on met la tête dans le sable comme on dit. Alors l’aïkido c’est le contraire, il nous apprend plutôt à déborder le problème en l’attaquant en quelque sorte par sa source, c’est-à-dire, finalement on prend à bras-le-corps en entrant directement dans le problème, certes pas frontalement mais en le débordant.

D’accord ! C’est très intéressant ça.

Ah oui, il y a un deuxième aspect si vous me permettez Emilie. Il me paraît essentiel en développement personnel et aïkido, c’est que quand on fait de l’aïkido, qu’est-ce qu’on fait souvent ? On fait des chutes (chute avant, chute arrière ou on va au sol) et qu’est-ce qu’on fait à chaque fois ? Eh bien, uke se relève. Physiquement c’est assez intense le fait de se relever plusieurs fois dans un cours, à la fin c’est plus fatiguant mais on le fait, on se relève à chaque fois.

Mais c’est un bon reflexe, ça !<:p>

Oui, c’est un bon reflexe et pour moi c’est du développement personnel à l’état pur parce que dans la vie quotidienne (j’en ai parlé justement à mes élèves il y a pas très longtemps), qu’est-ce qui se passe dans la vie ? On rencontre tous des obstacles, des échecs…

Et il faut savoir se relever

Voilà, c’est ça, se relever. L’aïkido nous apprend à nous relever quoi qu’il arrive.

Alors vous me direz que c’est simplement au niveau mental, non je ne le pense pas. Je me suis aperçu (en moi-même d’abord et aussi un peu sur les anciens pratiquants ou anciennes pratiquantes) que les pratiquants de l’aïkido continuent toujours à pratiquer (c’est-à-dire les réguliers pas les gens qui arrêtent), ils développent cette capacité.

Ils rencontrent les mêmes problèmes que tout le monde, ils ont les mêmes difficultés que tout le monde, ils ont les mêmes échecs que tout le monde mais il y a une particularité, ils finissent toujours par se relever. Et je pense qu’on a intégré profondément et humainement dans nos cellules le fait que puisqu’on apprend toujours à se relever sur un tatami tout le temps même si les toris nous envoient balader par des chutes assez dynamiques, on se relève, on se relève, on se relève. On transpire, on se relève. On se fatigue, on se relève. Si des fois c’est un petit peu douloureux, on se relève et bien on finit par intégrer cette notion : quoi qu’il m’arrive, quelque soient les difficultés qu’on rencontre dans la vie quotidienne, je me relève, je me relèverai.

C’est très intéressant votre analyse, parce que moi personnellement je ne pense pas que le fait de se relever en aïkido aura une influence sur notre comportement en développement personnel.

Eh bien c’est le contraire ! Je suis intimement convaincu du contraire. C’est-à-dire que par exemple quand on apprend à être vertical, on apprend la verticalité dans l’aïkido, on dit souvent : « redresse-toi », « t’as tendance à regardes tes pieds », vous voyez ce genre de réaction qu’un professeur peut avoir vis-à-vis de ses élèves mais je dirais des réactions dans le sens de correction.

Mais qu’est-ce qui se passe concrètement quand l’élève fait ça pendant des années ? Son regard est beaucoup plus lointain quand il est vertical, il voit plus loin, on lui demande pas de regarder que devant ou simplement ses chaussures ou ses pieds.

Eh bien sur un tatami, c’est bien sûr utile au niveau technique parce que ça permet de développer une vision périphérique et en même temps beaucoup plus lucide de la situation pour être attaqué par 2 ou 3 élèves.

Et dans la vie quotidienne, ça nous permet justement face aux problèmes qu’on peut rencontrer dans la vie d’avoir une attitude sans arrogance mais une attitude où on est bien droit face au problème et quand on est bien droit face au problème, on peut l’attaquer beaucoup mieux.

Donc les gestes et les attitudes que l’on développe dans l’aïkido vont avoir une répercussion, j’en suis intimement convaincu, dans notre vie quotidienne, face aux difficultés de la vie quotidienne ou pas forcement des difficultés mais aussi des projets.

 

D’accord ! Dans vos formations et dans vos séminaires, est-ce que vous avez donné des exemples concrets tirés de l’aïkido ou non ?

Ça m’est arrivé il y a pas très longtemps. J’ai fait un séminaire il y a à peu près 3 semaines au Maroc (j’en reviens aussi ce week-end) et à moment j’ai pris l’exemple basé sur le thème de la confiance en soi. J’ai pris l’exemple suivant : lorsqu’on est un peu agressé verbalement ou quand on a une situation où quelqu’un nous malmène, des fois on a tendance un peu à se recroqueviller sur soi. C’est-à-dire, à prendre comme une sorte de créer une coquille et puis d’encaisser.

J’ai expliqué que c’était bien sûr une possibilité mais qui n’est pas la bonne parce que à vrai dire, on se met dans une situation d’infériorité vis-à-vis de la personne en face.

J’ai pris un exemple d’aïkido et j’ai dit : « voilà écoutez et imaginez que l’agression soit une frappe au visage. (donc, j’ai pris une personne au hasard dans mon intervention et je lui ai dit : « Voilà, vous attaquez de face » et je l’ai fait faire un shomen, il ne savait pas ce que c’était mais peu importe, il a très bien compris) Voyez, il y a une autre façon c’est de déborder en entrant, (alors j’ai montré l’irimi sans leur expliquer que c’était l’irimi). Oui, on peut entrer face à une agression verbale de quelqu’un et déborder ».

C’était une image bien sûr mais ils ont tout de suite compris. Ben oui, la réponse est oui. Il m’arrive de prendre un peu de métaphores que je puise dans l’aïkido.

 

D’accord ! C’est vraiment très intéressant tout ça, et maintenant est-ce que votre expertise en développement personnel vous a aidé en aïkido ? Si oui, comment ça se passe ?

Est-ce que mon expertise en développement personnel m’a aidé dans l’aïkido, ça c’est une question piège, parce que on pourrait dire dans les 2 sens : est-ce que le développement personnel m’a aidé en aïkido ou est-ce que l’aïkido m’a aidé en développement personnel. J’avoue que j’ai un mal fou à vous répondre là-dessus.

Si vous voulez, c’est tellement étroitement lié (mixé). Par exemple, lorsque j’explique une technique, vous savez que la difficulté d’un professeur, c’est la pédagogie en aïkido et peut-être pas que dans notre discipline. L’aïkido est tellement, tellement, tellement complexe.

Et très subtil aussi !

Oui, la subtilité et la complexité sont liées. Avec l’aïkido, plus je me sens progressé, plus je m’aperçois que finalement, c’est un art mais infini, on n’a jamais fini de redécouvrir notre art. On croit que quelque chose est acquis en réalité et un autre Sensei, un autre professeur nous met l’éclairage sur un élément que l’on pensait bien acquis et puis patatras on s’aperçoit que ce n’est pas le cas alors on recommence.

Alors comme je l’ai dit, la difficulté dans l’enseignement c’est la pédagogie, c’est-à-dire, d’une discipline qui ne sera jamais bien maîtrisée y compris par l’enseignant. Arriver à l’expliquer à des élèves quelque soit leur niveau, eh bien avec un langage qui soit à la fois compréhensif par tous et par toutes et en même temps qui ne soit pas non plus que du langage verbale, c’est-à-dire que le geste doit accompagner la parole. Alors là, je peux vous dire que quelques fois c’est un défi qui semble presque impossible. On se dit on arriverait jamais à faire comprendre ce que je veux dire. On y arrive bien entendu, on essaie.

Alors le développement personnel m’a sans doute permis notamment dans le domaine d’avoir un esprit assez rapide pour essayer d’une situation d’aïkido pas simple d’arriver à trouver des images dans mon esprit qui évoque la solution pour comment résoudre techniquement le problème. C’est-à-dire, comme j’ai développé un des secteurs en développement personnel qui me passionne, c’est la créativité, l’imagination créatrice, comment avoir des idées.

Lorsqu’on est confronté une technique et que les élèves ne comprennent pas bien le sens de ce que vous voulez leur enseigner dans la discipline, il m’arrive souvent d’arrêter de m’exprimer en terme des mots techniques et d’aller chercher au fond de moi-même des images de mon imagination qui vont évoquer le fait de trouver une solution. Alors ça peut être une image d’une cascade qui apparaît dans mon esprit puis subitement la cascade rencontre le sol et elle part d’un mouvement vertical à un mouvement horizontal. Donc, la créativité dans mon développement personnel m’a permis d’améliorer souvent l’enseignement de ma pratique de l’aïkido pour pouvoir l’expliquer sur le plan pédagogique.

D’accord, et tout à l’heure quand j’ai regardé sur votre site, je crois que j’ai vu un article dont le titre est que grâce à une technique des arts martiaux, elle vous a sauvé d’un cauchemar d’un séminaire, c’est quelque chose comme ça, non ? Est-ce que vous pouvez en parler un petit peu, s’il vous plaît.

Ah oui, absolument ! en fait, c’est le funakoshi.

Au début d’un cours, il y a les professeurs qui conservent l’enseignement pur de Maître Ueshiba au sens de la préparation.

Maitre Ueshiba ne parlait jamais d’échauffement, mais il parlait toujours de la préparation. Et quand on regarde un peu les films de O Sensei Morihei Ueshiba (puisque l’aïkido est quand même assez contemporain, on a la chance de voir des films du fondateur), on s’aperçoit qu’avant qu’il commence le cours de l’aïkido technique, il y avait une préparation comme une préparation normale dans chaque cours mais ce que faisait O Sensei c’était différent.

C’est-à-dire qu’il ne faisait pas foncièrement ce que font tous les professeurs d’éducation physique. Il faisait beaucoup de gestes sortes de Kototamas, de travail d’exercices qui pourraient sembler un peu spirituels. Je ne parle pas principalement de cela mais je dirais principalement des formes, par exemple il fait décrire des cercles et des spirales avant de commencer le cours. Bien sûr ça échauffe, ça assouplit mais ça ne fait pas que ça. Cela vous met dans un état d’esprit qui permet d’arriver à l’état d’harmonie mais surtout de calme intérieur.

Il est vrai que je pratique ça et mon professeur m’assiste beaucoup là-dessus et je continue de le faire avec mes élèves. C’est-à-dire de ne pas faire qu’un travail de préparatoire d’échauffement classique et rationnel pour dire voilà on échauffe les articulations parce qu’il faut les chauffer… Bien sûr, c’est important et ça passe par un élément important mais j’essaie d’intégrer ce que faisait O Sensei et mon professeur dans ce travail de funakoshi où les mouvements sont très spiralés. On essaie un petit peu de pivoter à droite et à gauche, d’écrire des cercles avec les bras. Donc, ça crée un état de calme et de sérénité. Je fais ça le matin dans mes exercices et il est vrai que ça m’a aidé.

Un jour, j’avais donné une conférence à Casablanca parce que je vais souvent au Maroc pour enseigner mes techniques et un jour en pleine conférence, en pleine séance d’auto-hypnose (je pratique et j’enseigne l’auto-hypnose), eh bien tout s’est éteint : les micros, le courant en général, panne totale, noir complet. Je n’avais même pas quoi lire mon texte et tous mes participants étaient allongés dans une séance d’auto-hypnose et beaucoup de conférenciers dans une situation comma ça, c’est la pire, auraient sans doute perdu leur calme vis-à-vis des organisations déjà de l’hôtel qui nous accueillait et puis sans doute d’être déstabilisé dans la façon de reprendre.

Je me suis étonné moi-même que j’étais resté extrêmement serein. J’avais trouvé un tas de solution. J’avais un rayon de soleil qui m’éclairait encore de 1 millimètre mon texte, je me suis déplacé pour trouver l’endroit dans le noir absolu sans problèmes avec une sorte de stabilité digne un peu d’un pratiquant lorsqu’il est projeté. Enfin, je me suis retrouvé et je me suis dit je n’arriverais jamais à réagir comme ça, si l’aïkido ne m’avait pas aidé, en tout cas, c’est le travail de funakoshi le matin.

Il faut la vivre de l’intérieur pour avoir cette idée là mais c’est pour ça d’ailleurs que j’enseigne cette technique. J’ai même des personnes qui ne pratiquent pas l’aïkido, ça leur permet de créer spontanément le calme en eux mais surtout autour d’eux parce que je suis intimement convaincu qu’on a une capacité d’influence plus ou moins élevée chez chacun d’entre nous et que vous comme moi, on peut renforcer notre capacité d’influence par une recherche intérieure en tout cas. Si on est à l’intérieur de soi dans une démarche de recherche, ça se ressent chez les autres. Je peux vous donner un exemple ?

Oui, s’il vous plaît !

Cet exemple là m’a frappé et il reste toujours dans ma mémoire et je pense qu’il restera toute ma vie dans ma mémoire.

Mon professeur d’aïkido pratiquait pendant très longtemps un travail de méditation et il était sur le tatami quelqu’un qui parlait peu, il n’a jamais été bavard en fait. Il y a des professeurs qui sont plus bavards, moi je suis assez bavard mais lui était assez calme, assez silencieux et son enseignement était beaucoup plus orienté sur le côté de perception. Un regard quelquefois voulait en dire beaucoup.

Et un jour, on était aligné et le cour a commencé et lui il arrivait un petit peu après et on est tous en seiza (sur les genoux) main gauche dans la main droite et les yeux fermés. Il y avait un silence incroyable et lui il arrivait comme un chat qui arrive sans bruit mais pas volontairement mais il voulait pas faire du bruit et au moment où il a décidé qu’on ouvre les yeux, on a tous ouvert les yeux au même moment. Cela nous a déjà surpris et il était face à nous.

On n’a jamais vraiment compris ce qui s’est passé, on s’est regardé et on s’est dit mais comment il a pu faire ça. Il aurait pu faire du bruit en se déplaçant sur le tatami, on n’a rien entendu. Il aurait pu nous stimuler notre audition au moment où il se mettait en seiza mais par contre, quand il a ouvert les yeux pour nous regarder, eh ben on a tous ouvert les yeux à ce moment là.

Je me suis dit quand même le travail préparatoire qu’il fait à la fois de méditation et de funakoshi lui permet presque de nous influencer quand il le veut, comme il le veut et d’avoir ce degré d’influence absolument extraordinaire, une influence douce, pas du tout pesante et quand même assez profonde pour nous faire tous se relever et ouvrir les yeux au même moment quand il a décidé, j’ai trouvé ça extraordinaire.

Oui, c’est passionnant ça !

Ce sont les moments dans ma vie de pratiquant qui m’ont laissé beaucoup de traces.

 

D’accord ! J’ai encore une autre question : j’ai remarqué qu’en aïkido, souvent au bout de 3 mois, seule environ 20% des débutants poursuivent l’entrainement, presque 80% qui abandonnent, donc avez-vous des conseils et des astuces pour motiver et aider les débutants à surmonter les difficultés qui peuvent rencontrer au début de leur apprentissage ?

Oh là! Je n’ai pas la recette de miracle, parce que bien évidement et effectivement lorsque vous dites qu’il y a très peu de pratiquants qui continuent, alors pourquoi ? J’avoue que sincèrement dans ce cas là, je me retourne sur moi-même, je m’interroge : « est-ce qu’à un moment de ma vie dans mes pratiques, je n’ai pas eu envie d’arrêter ?».

Ben si, si vous le demandez même aux pratiquants les plus anciens ou les plus anciennes pratiquantes : «est-ce que toi, t’as pas eu des moments où t’as douté ». La réponse est assurément «oui, bien sûr !». Même les plus grands experts ont dû avoir ça dans leur vie à un moment ou un autre, enfin à part de rares exceptions peut-être.

Donc, je pense que dans ce cas là, il faut essayer de se dire : « Qu’est-ce que j’ai ressenti à ce moment là ? ». Moi, j’ai douté dans ma pratique. Des fois assez durement, je me suis dis : « je n’arriverai jamais, je ne progresse plus ».

En fait, on a des phases plateau et il m’arrive quelques fois d’expliquer à un élève, c’est-à-dire que dans l’aïkido on a des phases plateau. Un peu comme lorsqu’on va aux montagnes, ça grimpe, alors là quand on monte, on voit tout de suite la progression, on va dire «Tiens ! ça je l’ai acquis».

Des fois pendant très longtemps, on a une phase où on ne monte plus du tout dans la montagne, on a l’impression et on dit : « Tiens ! ça ne monte plus ». C’est une phase plateau, mais en fait, c’est une phase plateau qui ne dure pas. C’est-à-dire qu’à un moment ou un autre, on va de nouveau retrouver une difficulté qui grimpe.

Eh bien, l’aïkidoka en tout cas dans les premières années, il ne comprend pas ses phases plateau, il doute, il se dit : « Mais ça fait un an que je pratique et je n’ai pas évolué du tout ».

C’est décourageant pour eux !

C’est décourageant voilà ! Dans sa tête, il se pose un tas de questions, il se dit : « Mais je n’arriverai pas, je suis nul et je ne comprends rien… ».

Dans ces cas là, la solution peut-être c’est que le professeur de temps en temps explique à l’ensemble des élèves ce qu’est une phase plateau et que tout pratiquant y compris le professeur lui-même ont rencontré ces phases plateau, et que non seulement que ces phases plateau ne dureront pas mais qu’en plus, ils sont indispensables. C’est une sorte de renforcement de l’acquis. On ne peut pas progresser d’une manière linéaire dans la pratique de l’aïkido en disant : « je progresse, je progresse, je progresse »

Il y a toujours des hauts et des bas

Il y a surtout des hauts et des phases plateau. On ne régresse pas, non. S’il y a des bas, ça veut dire qu’on régresserait. On ne régresse pas. En fait, on évolue.

L’image que j’en ai, c’est techniquement et corporellement, on acquiert des choses, c’est la phase de progression. Et puis subitement, la phase plateau arrive. Elle peut être très longue : 2 mois, 3 mois, 5 mois, voire 1 an. Mais pendant ces mois et cette année de phase plateau, c’est que notre cerveau, notre personnalité, notre corps et nos cellules intègrent tout ce qui a été acquis depuis quelques temps en aïkido.

Et donc cette phase d’intégration est indispensable pour passer au stade supérieur de la progression. Quand un professeur explique ça à ses élèves, eh bien l’élève qui va rencontrer à un moment cette phrase plateau ou qui y est déjà, ça le rassure un peu, il va se dire : « ben oui, finalement c’est normal, donc ça va arrêter et à un moment de nouveau je vais reprendre une phase de progression ». Cela peut encourager certains pratiquants à continuer.

Oui, c’est un très bon conseil, comme ça quand ça leur arrive, il se dit que c’est normal, ce n’est pas parce qu’ils sont nuls ou quoi que ce soit. Là, il faut s’accrocher pour dépasser la phrase et continuer.

Absolument ! Mais bon, ce n’est pas la solution idéale mais je pense qu’en expliquant ça, ça permet quelques fois de franchir cette étape très difficile de chaque pratiquant du doute qui arrive immanquablement chez tout le monde.

D’accord ! Oui ça c’est sûr.

Et comme tout art, on doute. Un musicien doute, un artiste peintre doute, un chanteur doute et un acteur doute… Il ya toujours une phase de doute quand on est dans un art et ce sont des phases plateau.

D’accord ! je crois qu’on peut appeler ça aussi «la traversée du désert» ?

Oui, on peut l’appeler «la traversée du désert» mais si on parle comme ça, je pense que ça ne va pas vraiment motiver les élèves.

 

Bon, j’arrive à la dernière question : D’après vous, quelles sont les qualités principales d’un bon pratiquant d’aïkido et laquelle serait la plus importante ?

Oh là là ! alors là, ce sera très difficile de répondre à ça. C’est à la fois intéressante comme question mais en même temps ça peut être très décourageant. Je m’explique : les qualités, on les développe dans la pratique. Par exemple, quand j’ai commencé l’aïkido à l’âge de 12 ou 13 ans, j’avais la tendance à aimer un peu l’affrontement, et avec le temps je me suis aperçu que ce n’était pas en affrontant qu’on résolvait les problèmes mais plutôt en les esquivant, en entrant dans les problèmes de manière différente.

La qualité, ça c’est vraiment difficile d’y répondre mais je dirais que peut-être l’écoute, écouter son professeur, les consignes de son professeur. Vous savez, en développement personnel, on dit souvent au niveau de la mémoire qu’on ne retient que 10% de ce qu’on écoute. C’est particulièrement vrai dans une séance d’aïkido où le professeur nous fait des consignes, il nous corrige, mais on ne retient que 10%. Etre très à l’écoute, c’est aussi d’être à l’écoute avec la personne avec qui on pratique : les actions, les pressions, les retraits, les intentions… Etre à l’écoute de l’autre, c’est une des clefs qui fait qu’on va pouvoir entrer plus en harmonie avec elle dans la pratique de l’aïkido. Si on n’écoute pas, si on veut imposer sa technique au sens d’imposer techniquement : « Je fais ma technique d’aïkido sur mon uke et rien d’autre ». Bon, ça peut être très satisfaisant momentanément mais on est très vite limité parce que la technique à mon sens ne peut être imposé qu’à une seule condition, c’est qu’on soit lié et associé à l’intention de celui qui est en face de nous.

Donc, ça veut dire qu’il faut l’écouter. Alors là, ce n’est pas une écoute avec des oreilles mais une écoute sensitive, proprioceptive comme diraient les psychologues. Donc, l’écoute en quelque sorte du corps et d’esprit, des intentions. Je pense même à un degré très élevé qu’on peut arriver presque à apercevoir un peu la pensée de l’autre. Oui, je crois que la première qualité, c’est de développer (vous voyez que ce n’est pas une qualité qu’on arrive à l’aïkido comme ça mais on va la développer), de développer progressivement la notion d’écoute.

D’accord ! Wow ! c’est super intéressant tout ce que vous avez dit. Donc pour conclure, l’aïkido et la vie professionnelle c’est un sujet que je voulais travailler dessus depuis un bon moment et aujourd’hui, c’est fait avec votre intervention remarquablement efficace et j’en suis vraiment enchantée et je vous remercie infiniment de toutes vos réponses et vos analyses très pertinentes et passionnantes.

Ecoutez, c’est moi qui vous remercie de votre interview et puis j’espère modestement parce que l’aïkido est une discipline où il faut rester extrêmement modeste et que mon éclairage d’expérience permet d’apporter un petit plus aux pratiquants et puis aux lecteurs de votre blog sur l’aïkido.

Oui, certainement ! C’est sûr que ce sera intéressant pour nos auditeurs.

 

 

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