Critique du livre : « Découvrir l’Aïkido »


Des techniques de bases aux enchainements, 506 dessins en 130 pages !

Decouvrir l'Aikido

« L’Aïkido ne s’explique pas, disent les maîtres, il se pratique et se vit ». L’ouvrage de Nicolas Gothard Bialokur s’ouvre sur cette phrase qui résume assez bien le contenu de ces 130 pages publiées en 1991 et réédité en 1997 aux éditions Amphora dans la série Budoscope. Les dessins techniques accompagnent la démonstration de l’auteur qui a choisi de montrer et non de dire.

L’introduction généraliste d’une trentaine de pages se démarque des ouvrages classiques par la présentation des maîtres, des styles et des écoles suivie d’un exposé sur les concepts fondamentaux où l’on découvre avec plaisir l’utilisation d’une nomenclature rigoureuse et appropriée. La présentation des saisies arrières est très précisément décrites (ushiro-uwate-dori (hagaijime), ushiro-ryô-ude-dori, ushiro-shitate-dori,…) avec des dessins originaux. Les techniques de bases (kihon-waza) sont représentées avec des variantes (henka-waza), des enchaînements (renzoku-waza) et des contre-prises (kaeshi-waza).

La préparation spécifique de l’aïkidoka (physique, énergétique et mentale) fait également l’objet d’un chapitre séparé (jumbi-dosa) que l’on trouve rarement dans les ouvrages généralistes français.

Enfin, ce qui est particulièrement plaisant, ce sont les ponts régulièrement faits avec les autres disciplines comme dans l’initiation au concept KI où les manifestations en karaté (rectiligne et dure), en judo (douce et courbe) et en Taï-chi (irradiante et diffuse) sont mises en valeur.

Extrait de la planche 21 ikkyô ude-osae

Le corps de l’ouvrage est composé de dessins présentant des techniques d’aïkido et leurs variantes. Chaque technique (plus une vingtaine) est illustrée
– par 6 à 8 dessins réalisant un vrai « film »
– des détails (d) concernant les prises, les positions des mains,
– les temps importants (irimi ou tenkan)
– le temps final (projection ou immobilisation)

L’originalité de l’ouvrage réside dans la grande précision des dessins et la grande justesse des attitudes (pour ce que je peux en juger !). Des axes précisent l’orientation du corps, des flèches indiquent les mouvements et les zones d’appuis (exemple extrait de la planche 21 ikkyô ude-osae). La position des pieds, des hanches, des mains, tout est pris dans le détail même si l’exercice stylistique se révèle parfois délicat comme sur gokyô ude-nobashi (figures 3 et 4 p. 69).

D’une façon générale, j’ai été séduit par la qualité des représentations, tous les points de détails ayant été travaillés avec minutie.

J’ai regretté qu’uke et tori soient représentés strictement de la même manière (jusqu’à la coupe de cheveux identique et la stylisation du visage similaire) ce qui, pour certaines techniques, complique un peu la lecture des dessins.

Seules deux figures m’ont semblé étranges. La figure A de la page 91 illustrant la phase initiale de Soto-kaiten-nage où la position du bras de Tori « derrière la tête » ne semble pas réaliste. Et, enfin pour l’illustration de gyaku-hanmi-katate-dori soto-kaiten-nage en forme omote la figure 5 de la planche 43 (p94) qui montre tori n’agissant pas dans l’axe des épaules de uke avant la phase de projection pourtant correctement représentée sur la figure 6.
En un mot comme en cent : je me suis vraiment régalé au fil des pages du corpus central décrivant les techniques de bases…. Et le meilleur restait à venir !

La fin de l’ouvrage fait la part belle aux techniques avancées (oyo-waza) que l’on voir très rarement illustrées dans les ouvrages généralistes en français. A titre d’exemple, on trouvera de superbes illustrations de combinaison avec koshi-nage (kote-hineri-koshi-nage ; shihô-koshi-nage ; jûji-garami-koshi-nage ; ude-osae-koshi-nage,…).

Exemple ryôte-dori-koshi-nage fig. 2, planche 47

Là encore, la position des mains est finement représentée (exemple ryôte-dori-koshi-nage fig2, planche 47). Deux planches sont dédiées au travail en suwari-waza et il est intéressant de constater que le travail en ura a été représenté en kiza (orteils accrochés) alors que le travail en omote a été représenté en seiza (orteils allongés), posture caractéristique de l’école Yoshinkan, entre autres. On peut interpréter cette diversité de représentation comme une volonté d’exhaustivité de l’auteur, voire de pluralité et c’est aussi ce qui m’a séduit dans l’ouvrage. Un autre exemple étant la partie dédiée aux atemi-waza, là encore rarement représentés dans les ouvrages généralistes, qui met en relief les courants plus aiki-jutsu de l’aïkido (des aïkidos) actuel(s).
L’ouvrage est complété par des représentations avec plusieurs partenaires (Taninzu-gake) et un trop bref survol de l’Aiki-Jo, de l’Aiki-ken et des katas qui ont néanmoins le mérite d’être mentionnés.

Il s’agit donc d’un ouvrage très riche, d’une grande qualité et assez exhaustif qui constitue une mine de référence et d’illustrations originales présentant la pluralité et la profondeur des techniques de l’Aïkido. Si l’ouvrage ne permet pas d’apprendre « comment réaliser une technique » il apporte une mine de précisions pour tous ceux ayant déjà pratiqué et ouvre des horizons sur les pratiques avancées.

Critique de livre rédigée par Jeff de www.budokrd.com

 

 

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