Aïkido : Valides et handicapés égaux dans l’effort


C’est le titre d’un article très intéressant et émouvant sur les cours d’Aïkido pour les handicapés à Saigon (Ho Chi Minh ville – Vietnam) que Jeff de BudoKRD m’a recommandé. Merci beaucoup, Jeff! Tous mes respects et admiration pour Maître Nguyên Thi Thanh Loan!

Voici l’article :

De nombreux centres de sport et maisons des pionniers de Hô Chi Minh-Ville proposent des cours d’aïkido, un art martial d’origine japonaise. Certains tatamis accueillent aussi des handicapés.

Dix-neuf heures. Le dojo d’aïkido de la Maison des pionniers de l’arrondissement de Phu Nhuân (Hô Chi Minh-Ville), qui mesure 16 m2, rassemble une vingtaine de pratiquants, de différents âges. Ils sont en train de s’entraîner à faire des clés aux articulations pour immobiliser l’adversaire. « Notre club d’aïkido n’a été fondé qu’il y a un an, mais les membres sont déjà assez nombreux », informe le maître Nguyên Xuân Danh. Et d’ajouter : « Cet art martial d’origine japonaise est fondé sur la neutralisation de la force de l’adversaire par des mouvements de rotation et d’esquive, et l’utilisation des clés aux articulations. La pratique est assez souple et convient à n’importe qui, homme, femme, enfant et même personne âgée ».

Aikido avec les handicapés

Nguyên Van Hâu a 25 ans et une jambe paralysée.

Ce club compte dans ses rangs un aïkidoka handicapé. Nguyên Van Hâu a 25 ans et une jambe paralysée. « J’ai ce problème de paralysie depuis mon enfance, mais malgré tout j’ai toujours voulu apprendre les arts martiaux », confie-t-il. « Avec mon handicap, je ne peux pas pratiquer le taekwondo, le karaté ou les arts martiaux traditionnels du Vietnam. Un jour, je suis tombé sur une vidéo d’aïkido, un art martial pratiqué essentiellement à mains nues. J’ai décidé de m’inscrire au club et j’aime bien cette discipline qui me donne une bonne santé », raconte Hâu, qui pratique ce sport depuis quatre mois. : « Puisque Hâu est handicapé, je lui donne des leçons qui lui conviennent et je l’autorise à ne pas porter la tenue conventionnelle », explique le maître Nguyên Xuân Danh.

Au club d’aïkido de la Maison des pionniers de l’arrondissement de Tân Binh (Hô Chi Minh-Ville), il y a un cas similaire : Hông Huy Ty, 19 ans. Bien qu’il soit malvoyant, il fait preuve d’une grande souplesse et dextérité dans l’entraînement avec les autres pratiquants. Hông Huy Ty a quatre ans de pratique et il est déjà assistant du maître Lê Hoàng Mai. « Avant de faire connaissance avec cet art martial, j’avais peu d’amis, en raison de mon handicap. Je restais toujours à la maison et je me sentais très triste, solitaire, confie Hông Huy Ty. Il y a quatre ans, mes parents m’ont envoyé au club d’aïkido. Au début, je ne savais pas si j’étais capable de suivre les entraînements. Maintenant, avec l’aïkido, les malvoyants et aveugles comme moi peuvent se défendre dans certains cas. En plus, je me suis fait de nombreux amis et j’ai une meilleure santé ».

Au club d’aïkido de la Maison des pionniers de Tân Binh, il y a aussi Trân Thi Nguyêt, 40 ans, qui a perdu un bras. Ou encore Nguyên Phuoc Thiên, septuagénaire, qui suit les entraînements depuis trois ans. « Grâce à l’aïkido, je mange et je dors mieux qu’avant, ma santé s’est améliorée », se réjouit le vieil homme.

L’aïkido est apparu à Hô Chi Minh-Ville il y a 50 ans. « Cet art martial attire un nombre croissant de personnes qui apprécient l’esprit de la discipline : amour et harmonie, pas de querelle, fait savoir le maître Doàn Phu Hiêp, chef du Comité d’encouragement à la pratique de l’aïkido de Hô Chi Minh-Ville. Dans l’esprit de l’aïkido, il n’y a pas de combat. L’aïkido peut être considéré comme la concrétisation du concept de légitime défense : une réaction proportionnée et immédiate à une agression ».

« En cinq ans, le nombre de pratiquants dans la mégapole du Sud a augmenté de 50% », ajoute le maître Doàn Phu Hiêp. Sur l’ensemble de la ville, il y a une trentaine de dojos, avec 3.000 pratiquants.

Trois classes pour trois types d’handicaps

Aikido avec les handicapés

Le maître Nguyên Thi Thanh Loan avec ses élèves mongoliens

À Hô Chi Minh-Ville, le maître Nguyên Thi Thanh Loan est connue de nombreux aïkidokas. Elle a commencé cet art martial en 1958, au moment où cet art martial venait d’arriver au Vietnam. En 1967, à l’âge de 20 ans, Nguyên Thi Thanh Loan a été la deuxième Vietnamienne à obtenir le grade Shodan, la ceinture noire. Sa certification a été signée par le fondateur de la discipline, Morihei Ueshiba. Au cours de ses quarante ans de pratique, d’innombrables élèves ont atteint le sommet de leur art sous sa direction.

Aujourd’hui, cette femme de 64 ans est responsable de trois classes d’aïkido spéciales : pour les malvoyants, malentendants et mongoliens.

En 2005, Thanh Loan a été invitée à donner des cours d’aïkido à l’intention d’une vingtaine d’élèves malvoyants. « Au début, j’étais très soucieuse. J’ai dû réfléchir aux méthodes de formation leur convenant le mieux, à la manière d’éviter les traumatismes, se souvient-elle. J’ai décidé d’exploiter leurs facultés auditives et leur sens du toucher. Je leur explique clairement chaque mouvement et puis je sers de modèle et laisse les élèves me toucher pour bien comprendre la leçon. Ainsi, tout se déroule très lentement ». La première classe de Thanh Loan a connu un progrès surprenant. Ses élèves malvoyants sont devenus plus dynamiques et heureux, ils ont renforcé leur santé. Lors des festivals sportifs pour handicapés, Thanh Loan dirige souvent ses élèves malvoyants, faisant des démonstrations devant un public admiratif.

La 2è classe spéciale de Thanh Loan, créée en mai 2010, est réservée aux enfants trisomiques. Pour ces élèves, la maîtresse a d’autres techniques qui se basent sur les belles paroles, les cajoleries et les flatteries… Mais la persévérance et la patience sont toujours de mise. Thanh Loan doit répéter sans relâche les gestes et mouvements les plus simples. Quand ses élèves sont fatigués ou lassés, elle change d’activité et leur apprend à… chanter, à déclamer des poèmes. Après quelques mois de pratique, ces enfants peuvent réaliser les techniques les plus simples de l’aïkido. Mais le plus important, c’est qu’ils sont devenus plus dynamiques et plus ouverts aux autres, selon leurs parents.

En octobre 2010, Thanh Loan a ouvert une troisième classe spéciale, celle là réservée aux malentendants. Pour ces trois classes, elle donne des cours bénévolement. Dans l’avenir, cette femme généreuse compte ouvrir une classe réservée aux enfants SDF. Elle compte leur inculquer l’esprit de l’aïkido : amour, harmonie et refus des situations conflictuelles.

Hoàng Hoa/CVN
16/10/2011

Source : http://lecourrier.vnagency.com.vn/default.asp?xt=&ct=&page=newsdetail&newsid=76340

 

 

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